Madame Butterfly de Puccini

Publié le par Savannah

 

 

 

 

 

 

« Madame Butterfly » est un opéra italien en 3 actes de Giacomo Puccini, d’après une pièce de théâtre de David Belasco tirée d’une nouvelle de John Luther Long, livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, représenté pour la première fois à La Scala de Milan le 17.02.1904.

 

GENESE ET CREATION

 

Puccini fut immédiatement enthousiasmé par la pièce et souhaite en acheter les droits sur-le-champ. Après d’âpres négociations, le contrat sera finalement signé en septembre 1901. Les librettistes Giuseppe Giacosa et Luigi Illica se mettent très vite au travail.

Après les succès de « La Bohême » (1896) et de « Tosca » (1900), Puccini s’attendait à un accueil favorable. Mais, en dépit de minutieuses répétitions de l’ouvrage dirigées par l’éminent chef d’orchestre Cleofonte Campanini, la représentation le 17 février 1904 à La Scala de Milan est un échec monumental.

Malheureusement, selon l’éditeur Guilio Ricordi, « le spectacle donné par la salle semblait aussi bien organisé que celui présenté en scène puisqu’il commença en même temps ». On ne sait qui fut à l’origine de ce « massacre » mais le pire moment est sans doute lorsque des cris d’oiseaux simulés dans l’intermezzo donnent aux spectateurs l’idée d’imiter une basse-cour au grand complet.

Effarés, Giacosa et Illica exigent le retrait de l’affiche. L’opéra est-il trop long et son découpage en deux actes rompait-il avec les habitudes l’art lyrique italien ? toujours est-il que Puccini en tire les leçons : il remanie l’opéra et le réorganise en trois actes « mieux équilibrés ». Il supprime aussi quelques mélodies.

La nouvelle version est présentée à Brescia le 28 mai 1904. C’est un triomphe, prélude à une formidable carrière internationale : Buenos Aires, Londres, New York et Paris, dans une version française de Paul Ferrier, présentée à l’Opéra Comique le 28.12.1906.

 

 

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Les différents rôles

 

Cio-Cio-San, dite Madame Butterfly – soprano

Suzuki, sa servante – mezzo-soprano

Benjamin Franklin Pinkerton, lieutenant de marine américain – ténor

Sharpless, consul américain à Nagasaki – baryton

Kate Pinkerton, femme de Pinkerton – mezzo-soprano

Goro, « nakado », entremetteur – ténor

Il principe Yamadori, le prince, prétendant – ténor

Il Bonzo, oncle de Cio-Cio-San – basse

Il commissario imperiale – basse

L’officier d’état civil – basse

Lo zio Yakusidè, oncle – basse

La mère de Cio-Cio-San – mezzo-soprano

La tante de Cio-Cio-San – soprano

La cousine de Cio-Cio-San – soprano

« Douleur », fils de Pinkerton et de Butterfly – rôle muet

 

Parents, amis de Cio-Cio-San, marins, chœur.

 

 

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ARGUMENT

 

Nagasaki, 1904. Un jeune officier américain de passage, B. F. Pinkerton épouse une geisha de 15 ans, Cio-Cio-San, ce qui, en japonais, signifie « Madame Butterfly ». Simple divertissement exotique pour lui, le mariage est pris très au sérieux par la jeune Japonaise. Après la cérémonie ainsi que la naissance de leur enfant, Pinkerton repart. Espérant son retour, elle lui demeure fidèle et refuse de nombreuses propositions de mariage.

Trois ans plus tard, Pinkerton revient au Japon avec sa nouvelle épouse américaine. Quand Butterfly comprend la situation, elle leur abandonne son enfant et se donne la mort par jigai en se poignardant.

 

Acte I

Bref prélude : exposition du « thème japonais » allegro vigoroso qui réapparaîtra tout au long de l’opéra mais à chaque fois quelque peu modifié.

A Nagasaki, en 1904, Goro, entremetteur, fait visiter à B. F. Pinkerton, officier américain de passage, la maison que ce dernier vient d’acheter. Il lui présente ses serviteurs dont Suzuki, la servante de sa jeune fiancée, Cio-Cio-San dite Madame Butterfly.

Arrive le consul américain, Sharpless. Pinkerton lui explique que les contrats de location, ici, sont très précaires. On signe pour 999 ans mais on peut se dédire chaque mois ! C’est pareil pour les contrats de mariage.

Sharpless le met en garde et l’avertit de la candeur et de la sincérité de Butterfly. Pinkerton prend ce mariage comme un passe-temps et explique qu’il se mariera plus tard avec une « vraie épouse Américaine ».

Arrivée de Butterfly en tête d’un magnifique cortège avec ses amies et ses parents. Elle chante son bonheur. Pinkerton est sous le charme mais prend le mariage au second degré malgré les avertissements répétés de Sharpless.

Ils entrent dans la maison. Elle lui montre quelques petits objets qu’elle a emportés, le poignard avec lequel son père s’est suicidé et les Ottokés, statuettes symbolisant les âmes de ses ancêtres. Elle lui avoue s’être convertie au « Dieu des Américains » par amour pour lui.

Le commissaire impérial célèbre la cérémonie de mariage. Tout le monde trinque et se réjouit quand soudain, apparition quasi-surnaturelle, l’oncle bonze surgit ! Il maudit Butterfly qui a renié sa famille et ses ancêtres. Moment d’une grande intensité dramatique, Pinkerton défend Butterfly et chasse le bonze.

Restés seuls, il la réconforte. Le premier acte s’achève sur un très beau duo d’amour (« Viene la sera »). Elle se sent « seule…et reniée… et heureuse » (« Sola et rinnegata ! rinnegata et felice ! »). Comme le papillon, elle est épinglée pour la vie !

 

 

 

 

Acte II

Trois ans se sont écoulés depuis le départ de Pinkerton et Butterfly l’attend toujours. Entre temps, sa situation financière s’est dégradée. Suzuki prie pour que Butterfly cesse de pleurer, mais sans grand espoir, tandis que Butterfly prie le Dieu américain. Elle espère le  retour de Pinkerto à la « saison où les rouge gorges font leur nid » comme il lui avait promis.

Goro et Sharpless rendent visite à Butterfly. Goro lui présente de riches prétendants, dont le prince Yamadori. Mais elle les éconduit tous car elle se considère encore comme mariée.

Sharpless commence à lui lire une lettre dans laquelle Pinkerton lui annonce que c’est fini, mais il n’ose la terminer. Bouleversée elle promet qu’elle se tuera s’il ne revient pas. Puis elle lui présente son enfant, dont Pinkerton ignore l’existence. Elle préfère mourir que de redevenir geisha. Sharpless se retire, promettant de prévenir Pinkerton. Pendant ce temps, Goro rôde autour de la maison, répandant le bruit que l’enfant n’a pas de père.

Coup de canon ! Le navire « Abraham Lincoln » de Pinkerton entre au port et Butterfly l’aperçoit avec sa longue-vue. Butterfly et Suzuki décorent la maison avec toutes les fleurs du jardin. Butterfly s’habille comme au premier jour pour accueillir Pinkerton.

 

 

 

 


 

Acte III

Butterfly veille toute la nuit avec son enfant et au petit matin elle s’endort épuisée.

Pinkerton et Sharpless arrivent alors à la maison avec Kate, la nouvelle épouse américaine de Pinkerton. Il demande à Suzuki de lui confier l’enfant pour assurer son avenir. Sharpless reformule à Pinkerton ses reproches. Ce dernier éprouve un remord sincère mais s’enfuit lâchement.

Kate demande l’enfant à Suzuki et promet d’en prendre soin. Butterfly se réveille, aperçoit Kate et comprend la vérité. Désespérée, elle consent à donner son fils à Pinkerton à condition qu’il vienne le chercher lui-même.

Alors que Pinkerton revient, Butterfly se fait hara-kiri avec le sabre de son père sur lequel sont gravés ces mots : « Celui qui ne peut vivre dans l’honneur meurt avec honneur ».

 

 

PUCCINI - MADAME BUTTERFLY


 

AIRS PRINCIPAUX

 

Le duo Pinkerton/ Sharpless – « Dovunque al mondo » - acte I

L’ensemble – « Ecco ! Son giunte » - acte I

Le duo Butterfly/ Pinkerton – « Viene la sera » - acte I

L’air de Butterfly – « Un bel di, vedremo » - acte II

L’air de Butterfly – « Che tua madre dovra » - acte II

Le duo Pinkerton/ Sharpless – «  Addio, fiorito asil » - acte III

L’air de Butterfly – « Con onor muore » - acte III

 

 

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Publié dans Musique

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